Demandeur d’asile et réfugiée. Témoignage.
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Originaire du Sri Lanka, Sinthuja Mahadevan, demandeur d’asile et refugiée depuis 2017 dans la commune de Vendôme en Loir-et-Cher, souhaite reprendre ses études de journalisme. Autrement dit, elle a fuit son pays pour demander une protection de la France. Puis, l‘Office Français de l’Immigration et de l’Intégration adresse Sinthuja à A.L.I.R.E. Formation pour améliorer sa connaissance du français avec Loradena Lemons. Elle raconte son parcours au Journal local « Le petit Vendômois ».
Il existe deux principaux statuts de réfugiés en France : d’une part, le réfugié au sens de la convention de Genève de 1951 qui ouvre droit à une carte de résident de 10 ans. D’autre part, la protection subsidiaire qui permet la délivrance d’une carte de séjour temporaire de 4 ans. Ces statuts s’obtiennent au terme d’une procédure de demande d’asile, qui dure entre 6 et 20 mois. Mais ces hommes et ces femmes ne parlent pour la plupart pas français et ont besoin d’un accompagnement renforcé vers l’intégration. Et s’approprier les valeurs de la République, de nouer de nouvelles relations sociales, de travailler, de participer à la vie culturelle, de s’impliquer activement dans la société, est essentiel pour eux. Avant tout sur le terrain, les collectivités locales, les partenaires et les acteurs associatifs tel que A.L.I.R.E. Formation permettent d’assurer un accompagnement social et un suivi pédagogique.
Demandeur d’asile et réfugiée, Sinthuja livre son parcours
«Je m’appelle Sinthuja Mahadevan et je suis sri lankaise. Le Sri Lanka est un pays insulaire entouré par l’océan indien. Sa géographie comprend des plaines côtières au nord et des collines et des montagnes à l’intérieur.
Je travaillais comme journaliste politique. J’ai commencé à collecter des informations sur les personnes portées disparues lors de la dernière guerre au Sri Lanka et sur les tortures qui avaient lieu dans des camps. Le gouvernement m’a mise en garde et m’a harcelée de plusieurs façons en raison des problèmes causés par mes révélations. En 2017 j’ai fui et je suis arrivée en France pour demander le statut de réfugiée en tant que femme enceinte. En même temps j’ai déposé mon statut de refugiée et j’ai attendu ma convocation à l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides).
En 2018, j’ai donné naissance à une magnifique petite fille, j’étais chez un parent en région parisienne que je connaissais avec l’aide d’une assistante sociale à l’hôpital car il y avait des difficultés à être installée dans un hôtel de fortune. En mars 2018, j’ai pu bénéficier d’un appartement à Montreuil avec l’aide d’une ONG appelée CADA (Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile). On m’y a attribué une chambre pour moi et ma fille. Déjà 2 familles y habitaient dans d’autres chambres, ce fut une nouvelle expérience pour moi car au sein du CADA il’ y a pas de Sri-lankaise. J’ai été appelée pour l’enquête OFPRA, hélas mon dossier de statut de réfugiée était refusé. Mais je n’ai pas abandonné, j’ai déposé un autre dossier pour à nouveau obtenir un statut de réfugiée en CNDA (Cour Nationale du Droit d’Asile).
C’est en 2019 que le CNDA a validé ce statut tant désiré. Ensuite j’ai pu demander plusieurs documents juridiques ainsi qu’une demande HLM pour m’installer enfin avec ma fille. J’ai quasiment attendu 2 ans pour, en 2021, avoir un logement à Vendôme.
La ville de Vendôme m’a donné une nouvelle expérience et m’a éloignée de Paris pour être accueillie dans une ville tranquille et calme pour vivre normalement.
Peu de temps après notre arrivée, ma fille a reçu le baptême par le père Pierre Cabarat à l’église Paroissiale Notre Dame des Rottes et est scolarisée à l’école primaire Jules Ferry.
Pour améliorer ma « french connaissances », l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration m’a envoyée en cours de Français, dans une classe où j’ai rencontré mon Professeur Loradena Lemons. Elle a amélioré mes connaissances dans la langue car je ne connaissais aucun mot en français auparavant et avec l’aide de Will Couvrat, j’ai appris également à parler et écrire le français.
Dans le futur, j’ai hâte de travailler à nouveau comme journaliste en France après avoir obtenu mon diplôme et ma maitrise en journalisme. J’espère être une source d’inspiration utile pour l’avenir de ma fille.»
Sinthuja Mahadevan